La filière hélicoptères de la gendarmerie n’est pas un concours ouvert au grand public, mais une spécialité accessible uniquement en interne, à des gendarmes déjà en service, qu’ils soient sous-officiers ou officiers. Concrètement, vous devez d’abord réussir le concours SOG ou OG, suivre votre formation initiale, servir en unité opérationnelle et faire vos preuves sur le terrain avant de pouvoir vous porter volontaire pour la filière hélicoptère.
Les conditions pour postuler au poste de pilote d’hélicoptère dans la gendarmerie
Un minimum d’ancienneté, souvent 2–3 ans de service avant de pouvoir te porter volontaire, d’après les retours il n’y a pas de rêgle stricte au niveau de l’ancienneté mais il est demandé aux candidats d’avoir déjà une certaine expérience du métier.
De bonnes notations et un dossier clean (discipline, sérieux, professionnalisme).
Un très bon profil médical (SIGYCOP) avec un Y (vision) compatible personnel navigant, les exigences PN sont cadrées par l’arrêté sur les aptitudes physiques des militaires de gendarmerie.
Un âge raisonnable, les textes et retours parlent d’une limite autour de la trentaine pour entrer en formation pilote (les chiffres précis bougent, mais globalement au-delà de 35 ans ça devient très compliqué).
Parcours de sélections
1. Les sélections sur dossier
Les sélections commencent par un appel à volontaires interne lorsque la Gendarmerie a un besoin en pilotes. Seuls les gendarmes qui remplissent les conditions (ancienneté, âge, profil médical, etc.) peuvent candidater. La démarche est 100 % interne, il faut déjà être gendarme, avec en pratique au moins 3 ans de service, puis constituer un dossier via sa chaîne hiérarchique (parcours, notations, avis, éléments médicaux, lettre de motivation…).
Cette première étape est déjà très sélective. Sur une campagne type, on peut avoir environ 120 dossiers étudiés pour une trentaine de places aux tests de fin d’année, soit seulement 30 % des candidats retenus pour passer aux épreuves de sélection. La majorité des volontaires sont donc écartés avant même les tests.
2. La semaine de test à la SECMA (Section d’évaluation des candidats aux métiers de l’aérocombat)
Une fois votre dossier retenu, vous êtes convoqué pour une semaine complète de sélection à la SECMA (Section d’évaluation des candidats aux métiers de l’aérocombat), à Tours. C’est le même centre qui évalue les futurs pilotes de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) et, à ce stade, vous passez par le même circuit de sélection qu’eux.
Pendant cette semaine, vous passez exactement les mêmes épreuves que les candidats ALAT : tests psychotechniques, évaluations psychomotrices sur simulateur et entretiens. L’objectif est de vérifier que vous avez le potentiel pour suivre ensuite la formation commune de pilote d’hélicoptère, partagée entre l’ALAT et la gendarmerie.
3. L’entretien final des sélections
Après la semaine de sélection à la SECMA, la dernière grande étape avant d’intégrer la filière hélicoptère est l’entretien final à Vélizy-Villacoublay. Vous y êtes reçu devant un jury composé de trois colonels et d’un représentant des ressources humaines. C’est un moment court en durée, mais très important dans la décision, à ce stade, le jury ne cherche plus seulement à vérifier votre potentiel, mais à confirmer que vous correspondez réellement au profil de pilote d’hélicoptère de la gendarmerie.
Pendant cet entretien, on évalue autant la motivation profonde que la capacité à se projeter concrètement dans le métier, compréhension des missions de la gendarmerie aérienne, contraintes opérationnelles (astreintes, interventions de nuit, conditions météo difficiles, déplacements fréquents), esprit de service, sens des responsabilités et maturité.
Le jury va aussi apprécier votre cohérence globale de parcours, ce que vous avez fait en unité, la façon dont vous avez vécu la semaine de sélection, et la logique de votre projet de carrière.
4. Visite médicale pilote au CEMPN
Une fois la sélection terminée et l’avis du jury rendu, il vous restera une étape indispensable avant de pouvoir intégrer la formation, la visite médicale d’aptitude au pilotage militaire. Cette visite, bien plus poussée qu’une simple visite d’aptitude gendarmerie, a pour objectif de vérifier que votre état de santé est compatible avec les exigences physiques du personnel navigant.
Formation des pilotes de la gendarmerie
Contrairement aux élèves pilotes de l’ALAT, les futurs pilotes d’hélicoptère de la gendarmerie ne passent pas par la formation initiale de Saint-Cyr puisqu’ils sont déjà des militaires expérimentés issus du terrain.
Une fois sélectionné, vous entrez donc directement dans la formation au pilotage de l’ALAT, qui se déroule à Dax sur une période d’environ deux ans. C’est là que vous allez construire l’ensemble de vos compétences de pilote d’hélicoptère militaire, aux côtés des élèves de l’armée de Terre.
1. Formation à Dax
La formation à Dax commence par une phase très scolaire, avec plusieurs mois d’instruction théorique intensive. Vous enchaînez les cours sur la mécanique du vol, la réglementation, la navigation, les performances, la météo ou encore les facteurs humains.
L’objectif est de vous amener au niveau requis pour valider la partie théorique du CPL-H (licence de pilote professionnel) et du vol aux instruments.
Vient ensuite la phase pratique sur EC-120 « Colibri », un hélicoptère école moderne au cockpit tout écran, opéré pour l’armée par la société Hélidax. Vous y accumulez les heures de vol, d’abord en double commande avec instructeur, puis en solo local, navigation, exercices d’urgence, travail en campagne… jusqu’à atteindre le niveau d’un pilote d’hélicoptère militaire « brevetable ». En théorie, la formation à Dax est présentée comme relativement compacte, mais dans la pratique, avec la météo, la disponibilité des machines et le rythme des promotions, il faut compter environ 18 à 24 mois pour boucler ce passage.
2. Qualification Gendarmerie & affectation
Une fois la formation à Dax terminée et votre brevet de pilote militaire obtenu, vous rejoignez le centre d’instruction de la gendarmerie pour la phase de spécialisation proprement gendarmerie. C’est là que vous êtes qualifié sur les appareils de la flotte gendarmerie : AS350, EC135, EC145, H160, etc. Vous apprenez à exploiter leurs spécificités techniques, leurs équipements embarqués et les procédures propres à chaque type d’hélicoptère.
En parallèle, vous suivez une formation aux missions opérationnelles typiques de la gendarmerie : recherche de personnes disparues, appui des unités au sol, poursuites et filatures, treuillage, missions en montagne, interventions en zone maritime… Vous passez progressivement du « pilote d’hélico militaire généraliste » au pilote de gendarmerie capable d’intervenir dans des contextes variés, souvent urgents et complexes.
À l’issue de cette phase de qualification, vous êtes affecté dans une unité aérienne, une Section Aérienne de Gendarmerie (SAG) ou un Détachement Aérien de Gendarmerie (DAG), en fonction des besoins et de votre profil. Votre formation ne s’arrête pas pour autant : tout au long de votre carrière, vous continuez à monter en qualification avec des modules comme le vol de nuit et JVN (jumelles de vision nocturne), la haute montagne, le treuillage avancé.
Pour aller plus loin
Les épreuves des sélections de pilote de la gendarmerie étant les mêmes que les épreuves de l’ALAT, vous pouvez aller voir notre préparation ALAT pour vous entraîner aux tests et maximiser vos chances de réussite à la SECMA de Tours.

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