Le pilotage d’hélicoptère est l’une des cinq grandes spécialités de pilote au sein des armées.
Diversifiée aussi bien dans les missions que dans la flotte d’appareils en service, la spécialité de pilote d’hélicoptère, parfois éclipsée aux yeux du grand public par l’aviation de chasse, est pourtant un élément clé du fonctionnement de l’aéronautique militaire et essentiel dans la réalisation de certaines missions qui lui sont propres.
Cette spécialité se distingue de celles sur avions par des vols plus courts avec l’accent mis sur le pilotage manuel, parfois à très basse altitude sur des missions allant du déploiement de forces spéciales, au sauvetage en mer, jusqu’au combat rapproché.
Les trois corps d’armée : l’armée de l’Air et de l’Espace ; la Marine nationale ; l’armée de Terre ; offrent la possibilité de devenir pilote d’hélicoptère via des cursus d’officier sous contrat ou d’officier de carrière, avec des conditions d’accès et des perspectives d’évolution différentes.
Les trois choix d’armées possibles
L’exercice du métier de pilote d’hélicoptère au sein des différents corps d’armée diffère principalement par l’environnement opérationnel dans lequel ils évoluent, les missions réalisées et la flotte d’appareils mis en œuvre.
Le choix du corps d’armée dépend de multiples facteurs de préférences personnelles selon les missions visées, la recherche d’un mode de vie particulier ou l’envie de piloter un appareil en particulier.
L’aviation légère de l’armée de terre (ALAT) est le principal opérateur d’hélicoptères au sein des armées avec la flotte la plus fournie et la plus variée. L’ALAT est la composante aérienne au service du combat terrestre et vient en appui des unités au sol à travers des missions d’héliportage de troupes, d’appui-feu, de reconnaissance, d’évacuations au combat. Spécificité de l’ALAT, le 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (4e RHFS) est une unité entièrement dédiée aux forces spéciales françaises et à la conduite des opérations spéciales interarmées.
un hélicoptère tigre de l’ALAT en opération © Ministère des Armées
L’armée de l’Air et de l’Espace opère principalement ses hélicoptères en métropole ou en outre-mer pour des missions de service public, de transport et de posture permanente de sûreté (la mission de « police du ciel »). L’escadrille 1/67 Pyrénées en son sein agit aussi au profit du Commandement des Opérations Spéciales (COS) pour les opérations spéciales avec les différentes unités de commandos des armées.
un Caracal de l’armée de l’Air et de l’Espace en déploiement de troupes © armée de l’Air/Défense
La Marine nationale a vocation à opérer ses hélicoptères depuis des frégates ou des porte-hélicoptères, principalement pour des missions de lutte anti-sous-marine, de contre-terrorisme maritime, de surveillance et de sauvetage. Les pilotes d’hélicoptères dans l’aéronavale peuvent ainsi embarquer en mer pendant de longues périodes où être déployés dans les nombreuses bases navales d’outre-mer.
un hélicoptère dauphin de la marine nationale à l’appontage sur un navire © Ministère des Armées
Carrière courte VS carrière longue
Pour chacune des trois armées permettant de devenir pilote d’hélicoptères, deux options s’offrent au candidat : Les sélections d’officier sous contrat ou les concours des grandes écoles militaires.
La différence principale entre les officiers sous contrat et les officiers de carrière réside dans la durée et la nature de leur engagement au sein des forces armées. Les officiers sous contrat sont engagés pour une période déterminée, avec la possibilité de renouveler leur contrat.
En revanche, les officiers de carrière s’engagent pour une durée indéterminée et font généralement carrière dans l’armée, progressant à travers différents grades et responsabilités.
Les officiers sous contrat ont l’avantage d’être sélectionnés directement en qualité de pilote, là où les officiers de carrière sont avant tout sélectionnés pour devenir officiers et subissent une deuxième sélection, une fois en école, afin de se spécialiser pilote.
Pour approfondir, consultez l’article : officier sous contrat ou officier de carrière, comment choisir sa voie pour devenir pilote ?
Les conditions pour devenir pilote d’hélicoptère
Pilote d’hélicoptère officier sous contrat
Les conditions communes aux trois armées:
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Justifier d’un niveau Bac au minimum (général, technologique ou professionnel)
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Être de nationalité française
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Avoir accompli sa Journée Défense et Citoyenneté (JDC – ex JAPD)
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Être physiquement et médicalement apte
-
Se rendre en CIRFA (Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées) pour le dépôt du dossier
Pour l’armée de Terre : Avoir plus de 18 ans et moins de 32 ans lors du dépôt de candidature
Pour L’Armée de l’Air et de l’Espace : Avoir plus de 18 ans et moins de 27 ans à la signature du contrat
Pour la Marine Nationale : Avoir plus de 18 ans et moins de 26 ans lors du dépôt de candidature
La sélection des pilotes d’hélicoptère sous contrat de l’armée de Terre
Si vous réunissez toutes les conditions citées ci-dessus, vous pourrez alors tenter les sélections de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) qui se déroulent en deux parties :
- Tests communs dans un CSO (Centre de sélection et d’orientation)
- Tests spécifiques aux candidats pilotes à Vincennes.
L’ALAT étant une sélection quasiment exclusive à l’hélicoptère (quelques élèves sont pré-orientés en avion), les élèves retenus, une fois leur formation réussie, seront affectés sur un appareil en particulier lors de l’affectation en régiment, selon leur classement au sein de la promotion et des besoins de l’armée.
La sélection des pilotes d’hélicoptère sous contrat de l’armée de l’Air et de l’Espace
Les sélections EOPN (Élève Officier du Personnel Navigant) sont la porte d’entrée pour l’ensemble des spécialités de pilotes au sein de l’armée de l’Air. Ces sélections se déroulent en deux parties :
- Tests communs dans un CSO (Centre de sélection et d’orientation)
- Puis les tests spécifiques aux candidats pilotes sur la base aérienne de Tours.
Une fois ces sélections réussies, l’orientation en spécialité hélicoptère se fait après un court tronc commun, sur volontariat et selon les besoins de l’institution. En effet les pilotes d’hélicoptère de l’armée de l’Air et de l’Espace sont les premiers à être orientés dans leur spécialité tandis que leurs camarades de promotions seront orientés chasse ou transport plus tardivement.
La sélection des pilotes d’hélicoptère sous contrat de la Marine Nationale
Pour devenir pilote d’hélicoptère sous contrat dans l’aéronavale, il faut réussir l’ensemble des sélections EOPAN (Élève Officier Pilote de l’Aéronautique Navale). Ces sélections se déroulent d’abord en 4 phases de présélections :
- Tests préliminaires dans un SLPA (Service Local de Psychologie Appliqué)
- Entretiens d’anglais
- Commission
- Phase finale de test et visite médicale à Toulon
Si votre profil est retenu à l’issue des présélections, s’en suit une sélection en vol dont le classement et les places disponibles conditionnent l’orientation vers la filière hélicoptère ou avion (orientation chasse et patrouille maritime).
Pilote d’hélicoptère officier de carrière
Pour devenir pilote d’hélicoptère de carrière, il faut tout d’abord intégrer l’une des trois grandes écoles militaires : Saint-Cyr ; École de l’Air ; l’ École Navale ; qui sont accessibles à l’issue de deux années de classes préparatoires scientifiques ou économiques/littéraires (pour Saint-Cyr uniquement).
Une fois l’école intégrée, une sélection est faite en interne afin de choisir les meilleurs profils pour une carrière de pilote.
Pour approfondir, consultez l’article : officier sous contrat ou officier de carrière, comment choisir sa voie pour devenir pilote ?
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