Les cinq spécialités de pilote militaire en France

Les armées françaises offrent à ceux qui souhaitent devenir pilote, cinq voies d’orientation réparties au sein des corps de l’armée de l’Air et de l’Espace, la Marine Nationale et l’armée de Terre.

Pour y voir plus clair, ces spécialités gagnent à être étudiées sous l’angle de leur spécificité. Chacune présente en effet des missions, des aéronefs et un environnement opérationnel qui leur est propre.

Lorsqu’il s’agit de s’orienter pour construire son parcours de pilote professionnel, il est important de s’informer sur toutes les options possibles, car ces dernières sont plurielles et peuvent mener à des modes de vie bien différents. 

Pilote de chasse

Le pilote de chasse est au cœur de la puissance aérienne française. Il assure principalement des missions de combat en mettant en œuvre de l’armement. 

L’Armée de l’Air et de l’Espace dispose de flottes importantes de Rafale et de Mirage 2000, utilisées pour la supériorité aérienne, l’appui aux troupes au sol et les frappes stratégiques. Ils sont déployés en opération sur des bases projetées à l’étranger ou depuis la France métropolitaine. 

La Marine Nationale met en œuvre le Rafale Marine qui a pour spécificité de pouvoir embarquer sur porte-avions. Ses pilotes, en monoplace (il n’y a pas de NOSA dans la Marine), accomplissent un large panel de missions comme la défense aéronavale, la lutte antinavire et la dissuasion nucléaire.

Armées : Armée de l’Air et de l’Espace, Marine Nationale

Missions principales : supériorité aérienne, défense et dissuasion, frappes stratégiques, appui aux forces terrestres, reconnaissance.

Appareils : Rafale, Mirage 2000

Pilote de transport

Le pilote de transport exerce son métier au sein de l’armée de l’Air et de l’Espace aux commandes d’avions multimoteurs comme l’A400M, le C-130 Hercules ou l’A330 MRTT. Ses missions couvrent le transport de troupes et matériel, l’évacuation sanitaire, le ravitaillement en vol et le transport de hautes autorités.

La Marine nationale et l’Armée de Terre ne disposent pas d’unités de transport aérien lourd propre, mais s’appuient sur les moyens de l’Armée de l’Air.

Armée : Armée de l’Air et de l’Espace

Missions principales : transport tactique ou stratégique de troupes et matériels, évacuations sanitaires, largage, ravitaillement en vol, missions humanitaires, transport de hautes autorités.

Appareils : A400M Atlas, C-130 Hercules, Casa CN-235, A330 MRTT

Pilote de patrouille maritime

Spécialité propre à la Marine Nationale, l’appellation “pilote de patrouille maritime” regroupe à la fois la patrouille et la surveillance maritime (PATSURMAR). En mettant en œuvre des appareils multimoteurs comme l’ATL2 ou les Falcon, depuis les Bases d’Aéronautique Navale (BAN).

Le pilote de patrouille maritime protège les espaces maritimes français et participe à la dissuasion océanique à travers des missions de surveillance, lutte anti-sous-marine, protection des zones économiques et projection navale.

Armée : Marine nationale

Missions principales : surveillance maritime, lutte anti-sous-marine, suivi des navires, renseignement, protection des approches maritimes, participation à la dissuasion nucléaire.

Appareils : Atlantique 2 (ATL2), Falcon 200, Falcon 50M

Pilote de drone

L’Armée de l’Air et de l’Espace est la principale utilisatrice de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) comme le Reaper MQ-9, destinés au renseignement, à la surveillance et à l’appui-feu. De cet essor, est née la spécialité de pilote à distance (PAD) propre à l’armée de l’Air.

La Marine nationale expérimente des drones pour compléter la surveillance maritime, tandis que l’Armée de Terre déploie des drones tactiques de courte portée pour le renseignement opérationnel, mais ceux-ci ne nécessitent pas de brevet de pilote.

Armée : Armée de l’Air et de l’Espace

Missions : renseignement, surveillance longue durée, désignation d’objectifs, appui aérien rapproché (CAS).

Appareils : Reaper MQ-9

Pilote d’hélicoptère

L’hélicoptère est le seul type d’appareil commun aux trois armées du fait de sa polyvalence.  L’utilisation qui en est faite et les missions attribuées, en revanche, sont variables. 

L’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre), avec la flotte la plus importante, est la seule armée à mettre en œuvre des hélicoptères d’attaque Tigre. Elle se spécialise dans le combat aéromobile : transport de troupes, appui feu et reconnaissance.

La Marine nationale a pour spécificité d’embarquer ses appareils sur frégates et de réaliser des missions de sauvetage en mer ainsi que de lutte anti-sous-marine, grâce notamment aux Panther et Caïman Marine.

L’Armée de l’Air et de l’Espace emploie ses hélicoptères principalement pour des missions de police du ciel, de sauvetage de pilotes en difficulté (CSAR) et d’appui aux opérations spéciales, avec des appareils comme le Caracal et le Fennec.

Armées : Armée de Terre (ALAT), Marine nationale, Armée de l’Air et de l’Espace

Missions principales : transport tactique de troupes et matériels, appui feu, évacuation sanitaire, recherche et sauvetage, missions en mer.

Appareils : NH90 Caïman, Tigre, Gazelle, Puma, Fennec, Panther, Dauphin.

Tableau récapitulatif des spécialités

Comment devenir pilote militaire ?

Deux grandes voies d’accès s’offrent à vous :

• Officier sous contrat (OSC) : sélection directe après une batterie de tests et engagement initial de 10 ans via les cursus EOPN, EOPAN et ALAT.

• Officier de carrière : admission par concours dans les grandes écoles (École de l’Air, École Navale, Saint-Cyr) avec un cursus long et un rôle de commandement après la carrière opérationnelle.

Conditions générales : être de nationalité française, avoir au minimum le baccalauréat, être apte médicalement et physiquement, et respecter les limites d’âge (souvent < 27 ans). Les sélections incluent tests psychotechniques, épreuves d’anglais, entretiens et simulateurs.